Les Allemands ont ceci de joli qu’ils n’ont pas besoin de grand monde pour se caricaturer, en particulier
lorsqu’ils sont à l’étranger. Une immense fête était ainsi donnée, au coeur de la ville, pour tous les
supporteurs allemands. L’auteur de ces lignes, au péril de sa vertu, est parvenu à pénétrer ce saint
du saint d’un soir, et n’a pas été déçu. A l’intérieur, les choses étaient bien faites, loin des soirées éthérées
sur fond de musique lounge proposées jusque-là : d’immenses fontaines de bière tentaient d’apaiser
la soif de convives buvant à même le jet bouillonnant, tandis que d’accortes amazones, le cuisseau
ferme quoique à l’air libre, papillonnaient en yodlant. Pour un peu, on se serait attendu à voir surgir
la Frida de Villeret, chevauchant une banane géante pendant que ses admirateurs fi nissent en farandole.
Il y a quand même une chose qu’on ne peut leur enlever : c’est sans doute là qu’il y a le plus de chaleur
humaine depuis le début de ces JO, un tantinet trop propres. Parfois la caricature a donc du bon.