Il en faut un ; d’ailleurs il faut toujours un chouchou. Certes, ils étaient tous adorables, nos médaillés français à Vancouver. Leur fraîcheur, leur sympathie resteront longtemps dans nos mémoires. Il en est un pourtant, que l’on a eu un peu plus de plaisir encore à voir monter sur le podium : Mathieu Bozzetto. Pas seulement parce que le snowboardeur a été le seul à avoir eu un mot, publiquement, pour la regrettée Karine Ruby juste après sa course ; non, bien plus profondément parce que le garçon, en plus d’avoir marqué sa discipline, a ce petit supplément d’âme qui fait que les applaudissements ont été plus intenses, samedi au Club France, les yeux des observateurs un peu plus humides que d’habitude. Car Bozzetto, c’est un fait, rayonne ; son intelligence, son humilité, son franc-parler et sa gentillesse en font un exemple pour les autres athlètes, quoi que sa modestie l’oblige à en penser. Bon vent, Mathieu, rarement athlète aura autant mérité l’Olympe. A croire que les Dieux du sport écoutent Trenet, et qu’eux aussi « aiment les gens dont les yeux brillent ».