Le lundi et le samedi, je joue au foot avec mes copains. Vous en vous moquez et vous avez amplement raison. Sauf que l’équipe de France, c’est nous. Nous qui courons le 100 mètres en 15 secondes, qui manquons de tuer un écureuil à chaque frappe, nous qui portons des chasubles puantes sur des maillots improbables. Nous qui râlons quand nous manquons une passe, qui protestons contre un invisible arbitre, mais nous qui ne simulons pas, ne trichons pas, ne nous insultons pas, ne blessons pas. Non, nous, footballeurs amateurs, ne valons pas sportivement le quart de ce que sont les Bleus ; mais nous sommes le football, définitivement plus que ces joueurs-là, dont les valeurs n’ont rien à voir avec le sport. La France qui joue – même mal –, c’est nous, et aucun ado millionnaire ne nous enlèvera cela. Pardon aux Gourcuff, Lloris et autres Diaby, qui ne méritent pas pareil anathème, mais rarement plus qu’aujourd’hui j’aurai été fier d’être un footballeur amateur.