« Plantier, vous êtes un con. Vous me trouvez grossier,
Et moi, mon cher ami, je vous trouve vulgaire.
Vous ne comprenez pas ? Je vais vous expliquer :
Dire “merde” ou “mon cul”, c’est simplement grossier.
Maintenant voyons donc tout ce qui est vulgaire :
Au nom des libertés de vos folliculaires,
Prétendant informer le bon con de lecteur,
Rapporter l’in petto d’une discussion d’humeur.
Connaissant son effet sur les foules passives,
Se vautrer dans la fange de tournures agressives.
Employer les plus bas et les plus sûrs moyens,
Fouiller dans les poubelles, barrer sa une enfin
De purin. Surtout, jouer sur les bons sentiments
Pour désigner au mieux les derniers des méchants,
Tout cela, c’est vulgaire, ça pue, ça intoxique,
Mais cela fait partie du jeu journalistique.
Dire sur l’air des lampions « le grossier, c’est l’info »,
Tout le monde est gentil, tout le monde il est beau.
Mais là, mon cher Plantier, vous ne pouvez comprendre,
Et dans un tel combat je ne puis que me rendre.
Alors Plantier, salut, je préfère me taire,
Je crains, en continuant, de devenir vulgaire. »