Au fond, on ne demande pas grand-chose à Laurent Blanc. Juste des larmes. Chaudes, de joie ou de tristesse, qu’importe, mais que le « Président » s’applique à nous rendre un peu de l’équipe de France qu’on aime, du football auquel on tient. Ce petit sport est joli parce qu’il est la vie ; injuste, épatant, mesquin, formidable, cruel, moral, le football est tout cela à la fois et il est émotion, surtout. Emotion. Voilà bien ce que l’on avait perdu avec ces robots en guise de Bleus, ces machines à aligner les lieux communs derrière des verres fumés. Au fond, que la France perde ou gagne dans les années à venir n’est sans doute pas l’essentiel, même si à tout prendre on vivrait bien un 98 bis. Mais que l’on sente un peu d’âme, que les Bleus retrouvent un semblant d’innocence pour profi ter du bonheur de jouer, et leur public cessera enfi n de les désaimer si fort. Rallumer la fl amme au fond des yeux des fans, voilà l’immense mission qui incombe à Laurent Blanc. La lumière viendra-t-elle une nouvelle fois de lui ?