Il y avait de la mort, il y avait de la vie, il y avait ce qu’il y a entre les deux et surtout beaucoup plus que cela, hier, à l’Eden Park. Il y avait des hommes humiliés qui ont relevé la tête, il y avait des monstres qui ont baissé la leur, mais ce sont bien les seconds qui ont triomphé des premiers. Non, le sport n’est pas juste, puisqu’il avait laissé les Français l’emporter sur des Gallois plus méritants en demifinale ; non, il n’est pas juste, puisqu’il a laissé hier les Blacks vaincre des Bleus aux idées plus belles, au jeu plus large le temps d’un match que celui de leur amphitryon. Et puis ? C’est pour cela que le rugby est beau, pour ce si fragile équilibre, ce joli petit tyran de destin qui fait passer une injustice en triomphe. Pour l’ensemble de leur Coupe du monde, pour les valeurs qu’ils véhiculent, parce que en somme ils sont les rois du monde de l’Ovalie, les All Blacks méritent de compter deux trophées Webb Ellis. Mais hier, le coup bleu passa si près que la couronne tomba. Presque.