Il est frappant de voir à quel point l’analyse des Philistins peuplant les « milieux autorisés » va dans un seul sens, au sujet de la grève de Knysna : celui de l’univoque condamnation. A aucun moment, sous aucune plume – sauf celle d’un célèbre rugbyman, quelques semaines plus tard –, n’est apparue publiquement la remise en cause d’un jugement aussi partagé. Qu’il soit permis, d’abord, de penser que si les Bleus avaient remporté la Coupe du monde, cet épisode n’aurait marqué personne, ce qui laisse à regretter que la morale puisse être en quoi que ce soit influencée par la réussite sportive. Qu’il soit pardonné, ensuite, d’envisager les choses d’un autre angle : et si les Bleus n’avaient pas eu tort ? Et si leur réaction de solidarité envers un des leurs, exclu uniquement en raison de la douteuse publicité faite à des propos tenus in petto, était au contraire le signe d’une certaine maturité ? Poser la question n’est pas y répondre. Mais c’est, à tout le moins, y réfléchir.